Nous qui produisons toutes les marchandises, qui les déplaçons, qui les vendons, les réparons, sans y voir de bénéfices. Nous qui nettoyons, qui soignons, qui ramassons. Nous qui sommes seuls face au petit chef, au contrôleur de la caf ou de l’autobus. Nous avons en commun la dureté de l’exploitation, celle de se lever chaque matin pour recommencer. Nous ne connaissons que le mépris de la part de nos exploiteurs : patrons, propriétaires, politiques de tout bord, ce sont eux qui s’accaparent le produit de notre labeur et qui le font fructifier indéfiniment en nous laissant à peine de quoi vivre. Ils en veulent toujours plus et c’est pourquoi nous devons travailler toujours plus vite et plus longtemps. Il est pourtant dur aujourd’hui de remplir nos frigos, de nous soigner, de chauffer nos logements, de nous déplacer, de trouver enfin du répit.
